Ce que nous voulons voir au sommet virtuel du G20 à Riyad

By J_UK/Shutterstock.comPar J_UK/Shutterstock.com

By J_UK/Shutterstock.com

Par J_UK/Shutterstock.com

Paula Dias Carneiro

(EN) Until now, G20 Summits have always been in-person. Prince Salman bin Abdulaziz Al Saud of Saudi Arabia announced that the upcoming November summit will be held virtually due to the COVID-19 pandemic.

It must be said that we cannot accurately predict how well this summit will do on their compliance reports. However, this article addresses two major commitments that would help bring stronger coordination within its members: health and safety, and the economic sector of investment management in digitalization.


Avec la pandémie de COVID-19, les dirigeants du Groupe des vingt (G20) tiendront leur premier sommet virtuel du 21 au 22 novembre. Ceci est un changement radical par rapport à leurs quatorze sommets précédents qui étaient tous en personne. Cette année, le quinzième sommet devait se tenir dans la capitale de l’Arabie saoudite, Riyad. Ceci était censé épargner l’Arabie saoudite de nombreuses critiques sur leurs violations des droits de l’homme; notamment les événements récents de l’année 2018 tels que le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi et la  peine de mort demandée par des procureurs saoudiens pour les personnes détenues pour activisme politique (Human Rights Watch 2019). De plus, ce sommet était une occasion évidente de permettre à l’Arabie saoudite de s’annoncer comme un acteur important au sein du G20 ainsi que du monde. Cependant, avec le passage d’une réunion en personne à une réunion virtuelle à cause de la COVID-19, le roi Salmane ben Abdulaziz Al Saoud va devoir adopter une approche complètement différente et innovatrice pour réussir à diriger le sommet. Ce sommet a la chance d'être extrêmement signifiant en ce qui concerne les niveaux d'engagement que prennent les 19 pays et l'Union européenne. La propagation de la  COVID-19 est le premier événement mondial majeur depuis la crise financière de 2008, ce qui donne aux dirigeants du G20 la chance de démontrer un sentiment d'unité. Il faudra parler du secteur économique qui comprend la nouvelle ère digitale ainsi que de la sécurité sanitaire.  

L'Arabie saoudite va accueillir le tout premier sommet virtuel, et nous ne savons pas trop à quoi nous attendre. Au départ, il y avait un programme clair conçu autour du concept : « Réaliser les opportunités du 21e siècle pour tous » (G20 Saudi Arabia 2020). C'est une déclaration assez audacieuse de la part de l'Arabie saoudite qui a encore des lois répressives contre les femmes (G20 Saudi Arabia 2020). Néanmoins, le sommet de Riyad a trois catégories auxquelles elle a l'intention de toucher: l'autonomisation des personnes, la sauvegarde de la planète et la création de nouvelles frontières en innovation (G20 Saudi Arabia 2020). Comme mentionné précédemment, ce sommet est une opportunité pour le roi saoudien de marquer sa place dans le monde et de changer son image pour le mieux. Il est déjà difficile pour l'hôte de cette année de faire face à sa réputation, mais si on ajoute les nombreuses manifestations pour que des pays comme le Canada et le Royaume-Uni boycottent le sommet de 2020, ça devient encore plus compliqué (Lim 2019). Malgré cette division entre ce qui est bien et ce qui est mal, la COVID-19 nous montre que l'unité pourrait être ce dont le monde a le plus besoin en ce moment. Le monde risque de ne pas surmonter la COVID-19 si les membres du G20 continuent de se diviser pour de raisons morales. Ceci démontre la raison pour laquelle l'Arabie saoudite doit diriger le sommet en démontrant un désir de changement, non seulement pour son nom, mais aussi pour un monde meilleur en ce qui comprend la sécurité sanitaire et l’économie dans un monde digital.

La gestion de la sécurité sanitaire est divisée en deux phases depuis le début du sommet du G20 ; celle de 2008 à 2013, qui s'est concentrée sur les maladies non transmissibles, et celle de 2014 jusqu’aujourd’hui, qui s’oriente vers les flambées mondiales des maladies infectieuses (Warren 2020). Cette deuxième phase semble montrer que le G20 a renforcé ses engagements sur la conformité des systèmes de santé et de la couverture sanitaire universelle, qui ont tous les deux étés inclus dans le programme officiel des sommets (Warren 2020). Cependant, cela peut être insuffisant, car les taux de conformité se sont avérés être des solutions à court terme plutôt qu'à long terme (Warren 2020). Ceci signifie que ce prochain sommet devrait se concentrer sur la prise d'une action collective afin de répondre à la COVID-19. En d'autres termes, nous voulons voir une sorte d'ambition à l'égard de leurs engagements à prendre des actions unifiées qui les aidera à se coordonner les uns avec les autres (Warren 2020). Essentiellement, il s’agit de tirer des leçons des expériences des membres du G20 et d'autres dirigeants progressistes tels que la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, qui a réussi à contenir la propagation de la COVID-19 (Friedman 2020). Néanmoins, tout cela a un prix énorme, et sans que de l'argent soit injecté dans un système de santé mondial, les chances d'empêcher la propagation du virus ou de futures épidémies sont faibles. Par conséquent, l'Arabie saoudite devrait prendre des mesures et prescrire les budgets nécessaires qui permettront à ce système de santé de fonctionner comme solution à long terme et plus important, de prospérer grâce à la coordination du G20 plutôt que de se diviser.

En ce qui concerne le secteur économique du G20, l'aspect le plus important est actuellement axé sur la digitalisation du monde et la gestion de la coopération économique. Notre condition aujourd’hui avec la COVID-19 a forcé le monde à devenir essentiellement digitalisé. Il est alors vital pour le G20 de se pencher sur de nouveaux investissements qui forceront le monde à s’unifier tout en sauvant l'économie. L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et l’Organisation des Nations Unies (L’ONU) sont des acteurs importants et contribuent à chaque sommet du G20 en apportant de nouvelles idées aux dirigeants en matière d’investissement. En particulier, l'OCDE a pu faire des progrès significatifs lors du sommet de 2018, où ils ont mis l’importance des besoins d'investissement dans la digitalisation des produits et services financiers et dans l’éducation financière (OCDE 2018). Depuis, les deux organisations ont présenté des mesures de dialogue internationales pour renforcer le besoin d'investissements directs étrangers (IDE), en particulier pendant la pandémie (UNCTAD 2020). Leurs déclarations avertissent que pendant que la crise sanitaire est contrôlée, l’IDE est urgent en tant que mécanisme de protection sociale des pays déjà vulnérables contre de tels chocs (UNCTAD 2020). Elles prévoyaient que les flux d'IDE diminueraient de 40% en 2020 en raison de la pandémie, ce qui nuirait aux pays qui souffrent le plus (UNCTAD  2020). Pour le prochain sommet, il serait raisonnable que l'Arabie saoudite prenne ces recommandations et consacre son programme au besoin d'IDE. Maintenant, si elle met l'accent sur la digitalisation, l'Arabie saoudite sera sur une meilleure route. Les technologies digitales augmentaient déjà auparavant, mais avec la propagation de la COVID-19 dans le monde, ce type de technologie est devenue encore plus important dans le secteur financier. Cependant, le seul moyen pour les IDE et la numérisation de devenir une priorité pour les dirigeants du G20 est que l’Arabie saoudite insiste et utilise la recherche de ces organisations comme base du besoin de coopération. Enfin, aucune de ces recommandations pour les IDE ne se concrétisera à moins qu'il n'y ait une sorte d'unité au sein du G20. Avec ce prochain sommet, le prince saoudien aura l'opportunité de faire pression pour une coordination internationale parce qu’il n'y aura aucune façon d’échapper la nécessité d'un monde digital afin de créer la prospérité économique sur chacun des continents.

La COVID 19 transforme tout ce à quoi nous étions autrefois habitués en quelque chose de nouveau et d'inexploré. C'est exactement ce qui se passe avec le sommet du G20 de cette année. Le quinzième sommet sera inoubliable dans l’histoire du G20 et l’Arabie saoudite a l’occasion énorme de changer les sommets du futur et sa réputation dans le monde. Notamment, l’opportunité ici c’est de créer une coopération mondiale qui n’a été vue que durant la crise économique de 2008. Il faudra beaucoup de coopération entre les membres du G20 concernant la sécurité sanitaire, car cela devrait clairement être un des engagements les plus importants durant cette pandémie. Le prince saoudien devrait se concentrer sur la création d'un environnement où la coopération est le seul choix et où les intérêts partagés devraient permettre aux membres de progresser en donnant ce qui est nécessaire dans le budget pour un système de santé mondial. De plus, s’engager dans le secteur économique qui comprend la nouvelle ère digitale devrait être une priorité pour l’Arabie saoudite. Pour aider les pays qui souffrent à surmonter cette pandémie, il faudra un plan unifié qui sert à investir davantage au lieu de se retirer, ce qui nuirait à tous les pays. La technologie ne fait que progresser, il est donc dans l'intérêt des membres du G20 d'apprendre à se développer sur un tel marché international pour assurer une croissance économique positive afin que les conséquences de 2008 ne se reproduisent pas. En bref, nous ne savons pas si ce sommet sera un succès ou un échec, les résultats seront sûrement liés à la façon dont l'Arabie saoudite prévoit de mettre l'accent sur ce qui doit être fait pour un monde prospère. Malgré tout, les autres membres doivent rester unis sinon, il n’y aura aucune coopération mondiale et la COVID-19 risque de s’éterniser.


Previous
Previous

Public Health Interventions: A Critical Analysis of Paid Sick Leave and COVID-19

Next
Next

Chronic Homelessness in Toronto as a Public Health Issue