Un futur incertain : Le conflit entre l’Iran et les États-Unis

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Photo credit/Mention de source: Tina Mokhtarnejad

Stefania Rotundu

(EN) This January, the conflict between Iran and the United States reached its pinnacle when the United States ordered an attack on Iran’s most powerful general, Qasem Soleimani. Iran vowed retaliation on the United States and launched missiles, attacking American bases in Iraq. On the same day as their retaliatory strikes, Iran mistakenly shot down Flight 752, killing all 176 people on board. This horrible tragedy resulted in the loss of 57 Canadian lives. 


Ce janvier, le hashtag « World War 3 » était à la une sur les réseaux sociaux lorsque le président américain, Donald Trump, a ordonné une frappe aérienne en Irak afin d’assassiner le général iranien, Qasem Soleimani, le 3 janvier 2020. L’assassinat de ce général iranien a provoqué une escalade majeure dans les tensions entre les États-Unis et l’Iran. Qasem Soleimani dirigeait la branche la plus importante des forces armées iraniennes, al-Qods, et était considéré le deuxième homme le plus influent en Iran, le premier étant Ayatollah Ali Khamenei.[1] L’Iran a ainsi condamné cette attaque américaine et a voué de riposter.

Les tensions entre l’Iran et les États-Unis datent des années 1970, lorsque la république islamiste d’Ayatolla Khomeini[2] a remplacé la dynastie du Shah par la Révolution iranienne de 1979. Depuis la prise du pouvoir d’Ayatolla Khomeini, l’Iran a mis en place une rhétorique antiaméricaine. Cependant, les tensions entre les deux pays ont été renforcées lorsque l’administration Trump a décidé de se retirer en mai 2018 de l’accord sur le contrôle du programme nucléaire iranien. L’accord avait pour intention de limiter le développement nucléaire en Iran, mais les États-Unis n’ont pas été satisfaits par cet accord.[3] Lorsqu’ils se sont retirés de l’accord, ils ont réimposé des sanctions afin d’anéantir l’export iranien de pétrole.[4] Ces sanctions ont déclenché une récession économique en Iran. Par la suite, l’administration de Trump a déclaré que le Corps des Gardiens de la révolution islamique — la force armée la plus puissante en Iran — était une association terroriste.[5]

De plus, fin 2019, les tensions entre les deux pays se sont renforcées lorsque les forces iraniennes ont envoyé des missiles sur des régions irakiennes où se trouvaient des diplomates et militaires américains,[6] l’Iran étant un proche allié du gouvernement chiite en Irak. Une de ces frappes aériennes de la part de al-Qods a tué un diplomate américain.[7] Ainsi, les forces américaines, sous prétexte de protéger les Américains du Moyen-Orient, ont répliqué en bombardant plusieurs bases militaires du groupe terroriste de cette région, Hezbollah.[8] En réponse à ces ripostes, des milices chiites soutenues par les forces iraniennes ont manifesté devant l’ambassade américaine de Bagdad, Irak, le 31 décembre 2019.[9] Ces milliers de manifestants pro-Iran ont lancé des cris « mort à l’Amérique » et ont mis feu à plusieurs parties de l’ambassade américaine.[10] Cet assaut sur l’ambassade américaine n’est pas le premier : en 1979, des étudiants iraniens ont pris l’ambassade de Téhéran, retenant 53 otages américains pendant 444 jours.[11] 

La frappe aérienne américaine qui a assassiné Soleimani a été justifiée par le gouvernement américain comme une frappe préventive afin d’empêcher une attaque imminente iranienne.[12] Pourtant, des commentaires ultérieurs de la part de Trump ont suggéré que cette attaque était pour cause de représailles et non une attaque préventive.[13] En effet, lors de l’attaque, Soleimani était en présence d’Abu Mahdi al-Muhandi. De plus, al-Qods, l’armée que Soleimani dirigeait, était à l’origine d’actes de terrorisme dans le Moyen-Orient. 

À leur tour, l’Iran a riposté le 8 janvier 2020 en tirant une douzaine de missiles sur les bases américaines d’Aïn al-Assad et d’Erbil en Irak. Par la suite, le même jour, la garde révolutionnaire iranienne a abattu le vol PS752 d’une compagnie aérienne ukrainienne quelques minutes après son décollage à l’aéroport Imam-Khomeini à Téhéran. Aucune des 176 personnes à bord, dont 57 Canadiens, n’a survécu.[14] Lors des trois jours qui ont suivi, l’Iran a nié que leur armée était à l’origine de ce désastre. Quand le gouvernement iranien a enfin admis avoir abattu le vol PS752, ses représentants ont expliqué que la frappe était due à une erreur humaine : un soldat avait confondu l’avion pour une cible ennemie.[15] L’Iran a accusé les États-Unis d’avoir créé cet incident, et ils ne sont pas les seuls à blâmer les Américains. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a donné faute aux tensions entre l’Iran et les États-Unis[16] pour l’abattement du vol PS752. Par ailleurs, le crash de ce vol a déclenché des manifestations contre le régime iranien, à savoir celle devant l’Université Amir Kabir à Téhéran. 

Ces tensions de plus en plus meurtrières entre les pays du Moyen-Orient sont profondément injustes envers les innocents qui se retrouvent placés au milieu d’un conflit qui n’est pas le leur. Le décès de ces personnes est un dommage collatéral qui n’a pas lieu d’être. 


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