Chat de Pallas sur Everest

Photo by Jevgeni Fil on Unsplash

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Maxim Gushchin

(EN) In January of this year, traces of a rare visitor were found in Sagarmatha Park near Mount Everest - a Pallas’s cat, Otocolobus manul. This is the first time that this little wildcat was found in this place, at the dizzying height of 5110-5190 meters, and we can draw several conclusions from this.


            En janvier de cette année, les traces d’un rare visiteur ont été aperçues dans le parc Sagarmatha près du mont Everest - ceux du chat de Pallas, Otocolobus manul. C’est la première fois que ce petit chat sauvage a été trouvé dans cet endroit, à l’altitude vertigineuse de 5110-5190 mètres, et on peut y faire quelques conclusions importantes. 

Commençons premièrement par une courte description des caractéristiques physiques du manul, comme on l’appelle souvent. Ce chat a reçu son nom du Peter Simon Pallas, un scientifique et explorateur allemand en service russe, qui l’a découvert en 1776 près du lac Baïkal. Aujourd’hui, on le trouve en Asie Centrale: de l’est d’Iran à l'ouest de la Chine, surtout dans les steppes et plateaux. Et maintenant on sait qu’il habite aussi dans les montagnes du Tibet! 

Vous vous souvenez peut-être d'une vidéo virale où un de ces adorables félins plaçait ces pattes sur sa queue soyeuse pour les réchauffer: https://www.youtube.com/watch?v=nuYLz1CjRf0. Comme il est mignon!

Parlons de son apparence: c’est un chat très photogénique. Le manul est à peu près de la même taille que le chat domestique, mais à cause de sa fourrure épaisse (9,000 poils par centimètre carré, la plus dense des tous félins), il semble être plus grand et plus soyeux. La fourrure est grise sur le corps, blanche sur la tête et queue, avec des bandes noires. Le corps est arrondi, les pattes sont courtes, et la queue est courte et épaisse. Les oreilles sont très uniques: plus plates, placées plus bas sur la tête, et donnent au visage du manul sa forme caractéristique rectangulaire. Même s'ils sont très mignons, ces chats sont quand-même sauvages, très difficiles à domestiquer, solitaires, et agressifs.

Malheureusement, ces chats sont victimes du braconnage, (et en Mongolie c’est légal de les chasser avec un permis), car leur poil est très cher et quelques-uns de leurs organes sont utilisés dans la médecine locale. Le développement des territoires sauvages, la fragmentation d’habitat sont aussi des problèmes graves pour les manuls en nature. À cause d'un système immunitaire faible et d’une mortalité infantile élevée, c’est très difficile de les élever en captivité, donc les efforts de conservation doivent plutôt protéger leur habitat naturel. Néanmoins, vu qu’ils sont relativement sous-étudiés et obscurs, il n’y a jamais suffisamment d’information pour les protéger à 100%. Heureusement, à cause d’une grande population robuste dans la nature(https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ece3.9624) , des efforts de conservation et des succès récents de la reproduction des manuls en captivité (https://www.zenger.news/2020/07/30/blue-eyed-kittens-born-at-siberian-zoo/), ces animaux sont classifés comme “préoccupation mineure” par l’IUCN. Fait intéressant - une façon de combattre le système immunitaire faible est d’utiliser une chat domestique comme mère adoptive: https://fishki.net/1288873-obychnaja-koshka-usynovila-dvuh-detenyshej-manula/gallery-951596-photo.html 

Mais la valeur de la découverte de ces chats près d’Everest est immense! Premièrement, c’est une validation que le chat existe, prospère, et continue d’occuper de plus en plus de territoire. Deuxièmement, une conclusion moins optimiste, mais cela confirme aussi l’effet majeur de la fragmentation du population et d’effet négatif anthropogénique sur ces chats: on n’a trouvé que les traces des deux chats dans tout le parc, par analysant le détritus qu’ils ont produit, à une altitude pas commune pour les manuls (ils habitaient ailleurs à moins de 3,000 mètres d’altitude). Cela peut être un signe que les petits chats fuient les humains ou le réchauffement climatique, car il fait moins chaud à une telle altitude. Finalement, un effet positif de cette découverte est que les nouvelles donneront plus de popularité aux manuls et peut-être plus d’attention et d’effort sera donné à la conservation de ce petit chat des steppes.


 

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