La notion de doute dans les « Méditations métaphysiques » et l’héritage sceptique

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Zachary Lo

(EN) Meditations on First Philosophy is a philosophic treaty written in 1641 by the French mathematician and philosopher, René Descartes. The following essay discusses René Descartes’s method of doubt as developed in Meditations on First Philosophy, his connections to previous philosophers, as well as his intellectual heir – rationalism.


Les Méditations métaphysiques sont un traité philosophique écrit par le mathématicien et le philosophe français, René Descartes, publié en 1641 (Les Philosophes, p. 1). Cette rédaction présente le procédé de doute posé par René Descartes dans les Méditations métaphysiques, ses liens avec ses ancêtres philosophiques et son héritier intellectuel — le rationalisme. 

Descartes commence en précisant au lecteur que des principes « mal assurés » l’ont poussé à croire en des opinions fausses, et conclut qu’il faut se débarrasser de toutes ces opinions (Descartes, p. 17). Pour accomplir cette tâche, Descartes explique qu’il rejettera les opinions « qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables » en « [s’attaquant] d’abord aux principes, sur lesquels toutes [ses] anciennes opinions étaient appuyées » (Descartes, p. 18). En utilisant cette méthode, Descartes réfléchit sur quatre sources d’opinions qu’il croyait assurées avant ses réflexions sur la métaphysique : les sens, les conditions « clair[es] » et « distinct[es] », le monde matériel et les faits mathématiques (Descartes, p. 18-21). Il affirme qu’ils sont tous douteux, puisque les sens sont parfois trompeurs, et qu’il est possible qu’au lieu d’un bon Dieu, il existe un mauvais génie tout-puissant qui nous trompe toujours avec des illusions vives (Descartes, p. 18, 23). Toutefois, si Descartes est trompé soit par ses sens, soit par un génie, il est quand même l’objet d’une tromperie. Puisqu’être trompé veut dire penser ou croire à tort et qu’une pensée implique un penseur, il conclut qu’il doit exister puisqu’il pense (Descartes, p. 26). Dans Les Méditations métaphysiques, Descartes continue à proposer des réponses pour rétablir l’existence de ce qu’il perçoit avec ses sens sur la fondation de son existence. 

L’attitude de doute envers tout s’appelle le scepticisme ou parfois le pyrrhonisme, après son fondateur — Pyrrhon d’Élis, qui maintenait que rien ne peut être connu absolument et donc qu’on ne peut rien juger de manière justifiée (Inwood, Gerson, p. 285). Le scepticisme est une des philosophies hellénistiques, autrement dit, une des philosophies majeures qui a émergé dans le monde grec immédiatement après la mort d’Alexandre le Grand, jusqu’à la mort de Cléopâtre (Université de Montréal, p. 1). Elles incluaient aussi les stoïques, les épicuriens et leurs prédécesseurs — les socratiques (Inwood, Gerson, p. XV). À ces derniers, on peut retracer l’origine de l’attitude sceptique. Dans le procès de Socrate tel que raconté par Platon, Socrate exprimait qu’avoir ni science ni ignorance était préférable qu’avoir les deux, à cause des limitations intellectuelles humaines (Platon, Traduction Chambry, p. 26). À partir de ses expériences avec les philosophies scolastiques grecques et ses voyages en Inde, Pyrrhon a conclu qu’à cause des limitations intellectuelles des êtres humains, il était préférable de suspendre tout jugement pour atteindre la tranquillité d’esprit (Inwood, Gerson, p. 285). Le Pyrrhonisme, et les discussions correspondantes ont survécu le passage du temps jusqu’à Descartes. 

Descartes, parmi d’autres philosophes, cherchait à résoudre le problème épistémologique posé par Pyrrhon. En raison de sa nouvelle croyance développée dans les Méditations métaphysiques, Descartes a conclu que l’existence est la fondation de toute connaissance. Cette déclaration a fondé le mouvement philosophique rationaliste, qui affirme que toute connaissance provient de la raison et de la logique et non pas des observations ni du monde externe (La-Philosophie, p. 1).


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