Le créole haïtien

Photo by Stephen Walker on UnsplashPhoto par Stephen Walker sur Unsplash

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Richelle Haynes, Sibel Isikdemir, Samantha Khan, Alexander Stainton

(EN) The following text provides a brief exploration of the birth of Haitian Creole and a few of its characteristics, such as its dialects. As part of a project within the FRE272 course, four students at the University of Toronto also discuss the linguistic demography in Haiti: what percentage of the population speaks French? Is creole taught in schools? This document provides the reader with an idea of the linguistic limitations that come with colonialism. In this case, French is deemed as limiting as it is not the native tongue of several Haitians.


La décolonisation de plusieurs territoires coloniaux européens a permis à différents pays d’obtenir leur indépendance et de se réapproprier leur culture, et leurs langues. La naissance du créole haïtien est liée à la colonisation et au commerce des esclaves. La langue elle-même vient principalement de l’interaction entre les esclaves africains et les colonisateurs français, mais sa base lexicale provient non seulement du français, mais aussi de langues telles que l’espagnol, le portugais, l’anglais ou encore, de langues africaines.[1] Après la déclaration d’indépendance d’Haïti en 1804, le créole haïtien est passé de l’oral à l’écrit.[2] Haïti a subi une occupation américaine de 1915 à 1934, ce qui a ouvert la discussion sur l’enseignement du créole.[3] Ce cycle de lutte pour la légitimation du créole haïtien contre le français et d’autres langues s’est poursuivi au cours des décennies suivantes, entraînant diverses restrictions à l’enseignement du créole haïtien en classe, et à l’emploi ultérieur du créole haïtien en tant que langue nationale.[4]

Le kreyòl (le terme employé pour désigner la langue haïtienne) a quatre dialectes : le kreyòl fransize (francisé), le kreyòl swa (soie), le kreyòl rek (rude) et le gwo kreyòl (grossier).[5] Les deux premières variétés sont parlées par l’élite haïtienne : les personnes bilingues en kreyòl et en français. Comme son nom l’indique, le kreyòl fransize est la version la plus semblable au français. Le kreyòl swa est employé par les personnes éduquées et se distingue du kreyòl rek par sa rétention des voyelles antérieures arrondies. Le kreyòl rek est utilisé par les masses monolingues et l’on dit que c’est « le niveau ressenti comme le plus rude de la langue ». Enfin, le gwo kreyòl est parlé par la population rurale. Ce kreyòl est la version la plus dissimilaire au français. Bon kreyòl est le terme employé par un locuteur pour faire référence à son kreyòl à lui.[6]

95 % de la population est monolingue en créole haïtien. Néanmoins, l’enseignement scolaire se fait principalement en français. Peu d’étudiants terminent l’école et moins de 5% parlent et écrivent le français couramment.[7]

Auparavant, la loi décrétait que le français devait être utilisé comme langue d’instruction et le créole comme outil d’enseignement. Cependant, selon la Constitution actuelle de 1987, le créole est considéré comme la langue unifiant les Haïtiens : « Le créole est langue officielle en Haïti au même titre que le français. Les textes administratifs et de lois doivent être obligatoirement rédigés et communiqués dans les deux langues, et cela depuis la nouvelle constitution haïtienne de 1987 promulguée au renversement de la dictature des Duvalier qui maintenait la langue française comme langue du pouvoir pour exclure la masse, exclure le plus grand nombre. » Ce texte fait en sorte qu’en Haïti, le créole est donc mis au même niveau que le français.[8]

Le créole haïtien peut être utilisé comme outil de succès parce que tous les Haïtiens parlent le créole. Il est plus facile pour les étudiants de s’exprimer sur des sujets complexes dans leur langue maternelle, le créole haïtien, que dans une langue seconde, le français.[9] Par conséquent, le français est un facteur limitant pour les étudiants en Haïti parce que s’ils ne parlent pas français depuis un jeune âge, ils ne peuvent pas communiquer ni apprendre à leur capacité maximale dans un système scolaire francophone. 



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